Je tente par ce projet de rendre compte de ma rencontre avec la nature puissante du pays berbère : un mélange d'éléments fait de sable, d'arganiers et de thuyas. Cette population vivante et chamarrée, ainsi que les savoir-faire locaux, provoquent en moi un choc esthétique.
Il y a quelque chose d'indéfnissable dans cette campagne, qui tout de suite m'interpelle. Pour traduire cette émotion, je choisis le cercle. C'est par défnition la forme parfaite. C'est une matrice protectrice, c'est notre Terre, c'est la Vie. On la retrouve dans tous les métiers d'Art majeur.

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Patiemment, je choisis des petits morceaux de thuyas. Je les lime, les ajuste et les colle. Il me faudra quatre mois pour réaliser la rosace de la grande pièce.
Après une période expérimentale du trait en trois coups de pinceau que j'appelle haïku gestuel, je reviens à un procédé lent. La répétition du geste et le silence me transportent dans un autre espace temps. J'improvise. Je m'approprie l'alphabet berbère et l'intègre dans l'oeuvre.

Sur des tamis traditionnels, je fais de la broderie avec du bois. Chaque pièce est unique, chaque pièce est un mandala.

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Je rends hommage à ma grand-mère qui utilisait chaque jour son « cercle » à broder, elle qui m'a très tôt éveillée à la notion du « Beau ». J'ai encore en mémoire ses motifs magnifques réalisés à partir de fls de soie multicolores, d'or et d'argent, sur fonds de soie ou d'organdi, qui ravissaient l'enfant que j'étais. Ce travail rend aussi hommage aux métiers d'Art du Moyen-Orient.

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Travail présenté aux Instituts Français de Essaouira et de Meknès lors d'expositions personnelles (12.16 – 01.17 et 02.18)